20 septembre 2009 - Joseph Haydn, Trio en ut majeur n° 43 hob. XV:27

Invités : Jean-Pierre Bacq, Mira Glodeanu et Harry Halbreich

Version choisie : C

Version A
Trio 1790
CD CPO 999 829 - 2
enr. 2000 / par. 2004

Version B
Patrick Cohen, pianoforte – Erich Höbarth, violon – Christophe Coin, violoncelle
CD Harmonia Mundi 901572
enr. 1995 / par. 1996

Version C
The Florestan Trio
CD Hyperion CDA67719
enr. 2008 / par. 2009

Version D
Wiener Klaviertrio
CD MDG 342 1556-2
enr. 2008 / par. 2009

Version E (Extra 1)
Robert Levin, pianoforte – Vera Beths, violon – Anner Bylsma, violoncelle
CD Sony 53 120
enr. 1992 / par. 1993

Version F (Extra 2)
The Gryphon Trio
CD Analekta 22013
enr. 1996 / rééd. 2008

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique émission: juteuse et croustillante. Les trois invités se complètent à merveille. Malgré mes tendances vers "l'authenticité", j'ai beaucoup apprécié l'exclamation d'Harry Albreich qui a dit en substance:
"Je ne suis pas un puriste des instruments anciens! J’écoute avec mes oreilles et ma sensibilité d'aujourd'hui!".
Ça donne à réfléchir!
VERSION F.
Elle n'a pas "tenu" malgré sa sensibilité et ses qualités sonores, en raison de la lenteur du mouvement lent. C'était fort lent en effet. Mais c'est un choix radical des artistes: ils nous proposent véritablement *autre chose* qui vaut la peine qu'on fasse l'effort d'entrer dedans même si ce n'était plus du 6/8"
Les passages pianissimo de la partie lente (deuxième mouvement) que certains ont trouvé mièvres, je les ai reçus comme un cadeau de subtilité, un tapis rouge menant vers une âme de cette œuvre. Et leur troisième mouvement, rapide, enlevé, joyeux, léger, plein d'humour, était tellement plus expressif que celui de la version C! ...à propos duquel je me pose une question concernant son enregistrement.
(à suivre)

Anonyme a dit…

voici la suite:

VERSION C.
J'ai eu très vite l'impression que le finale de C a été accéléré techniquement. Travaillant dans l'audio-visuel, j'ai une certaine habitude d'entendre des musiques et des paroles accélérées plus ou moins vite.
Aujourd'hui, avec les fichier-sons numériques, on peut accélérer des sons sans que leurs fréquences ne montent vers l'aigü (comme c'était le cas avec les bandes magnétiques). Mais il y a quand même des effets sonores collatéraux qui en découlent. J'en mentionne trois.
-d'abord à cette vitesse de jeu, c'était trop parfait, à la limite de l'inhumain, j'ai eu tout de suite une sensation de trop précipité mécanique, qui m'a rappelé les effets d'accélération en studio. C'est très subjectif! J'ai donc réécouté pour voir si je ne rêvais pas.
-il m'a semblé que la résonnance des sons et leur réverbération était raccourcie. C'est un signe, ténu certes, mais qui ne trompe pas: la durée de réverbe est constante (à intensité de son donnée) puisqu'elle dépend du lieu d'enregistrement. Si elle se raccourcit en cours d'interprétation, c'est que le fichier-son a été accéléré.
-dernier effet, un raccourcissement des transitoires d'attaque des notes. Le transitoire est provoqué par la percussion du marteau sur la corde (indépendamment de la vibration subséquente de celle-ci), percussion qui précède le régime "de croisière" de la vibration de la corde. À l'oreille, on entend un petit "toc!" sourd. Sa durée dépend de la masse du marteau et de la corde (les systèmes lourds sont plus lents à démarrer), elle est donc plus longue pour les graves que pour les aigües. Néanmoins, un "toc!" a une durée minimale d'existence pour des raisons physiques (mécaniques): à savoir le temps qu'il faut à la corde pour qu'elle établisse son régime stable de vibrations. Ce temps est indépendant de la longueur de la note produite qui, elle, est déterminée par le musicien (tant que les feutres sont levés, la corde résonne)! La durée des transitoires d'attaque est donc peu compressible et si le pianiste accélère son jeu en live, les notes dureront moins longtemps mais les transitoires n'en seront pas beaucoup plus courts pour autant. Or ici encore, ils semblaient un peu courts. Je n'affirme pas que le finale de C a été accéléré après enregistrement, c'est trop délicat à établir à l'oreille. Disons que c'est mon impression. Peut-être qu'une comparaison des résonnances des trois mouvements de la version C en labo acoustique permettrait de lever ce doute. Mais l'étrange rapidité de ce troisième mouvement m'a mis mal à l'aise. Il me faut insister sur le fait que ceci n'est pas une accusation contre les artistes et les producteurs de la version C! Ils ont évidemment le droit de jouer des possibilités de la technique pour un rendu artistique choisi. (Dans ce cas ce serait bien de le préciser sur la pochette.) D'autre part, comme l'a si bien dit H.B.: "on peut écouter avec nos oreilles du XXIe siècle!" et pourquoi pas, accepter ce genre de manipulation technique de la musique. (Bof!...) C'est une affaire de goût et de couleurs, elles se discutent aussi à la Table d'écoute! Alors entre la rapidité excessive de la C et la lenteur excessive de la F, je choisis la F, tellement "musicale"!

Alexandre Wajnberg